Apocalypse
Ce fut il y a 10 ans dans Manhattan, le 11 septembre 2001 ...
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Assis sur mon canapé du salon
Par ma fenêtre cybernétique
Dans un songe que j’ai cru virtuel
j’ai vu l’archange exterminateur
Son épée à la main, fondre du ciel
Sur les tours de Manhattan
Cathédrales de Mammon.
Son sabre était de feu
Ses ailes puissantes et d'or,
Et d’airain sa chevelure.
Ce fut en ce matin les prémices
Du premier jour d’apocalypse ?
Deux tours on été sabrées
Telles deux têtes d’un veau d’or
Instant horrible infligé d’une mort
Dans une fumée infernale
A 2976 innocentes victimes !...
J’ai vu se précipiter dans l’abîme
Des hommes tout petits,
Petits comme des fourmis,
Tristes hosties collatérales
D’un massacre de cathédrales.
C’était ce mardi les prémices
Des pires heures d’apocalypse ?
Tous les pilotes et caboteurs
Se tenaient à distance depuis la mer
Regardant leur empire s’effondrer.
Les banquiers trader et pompiers
De la flibuste monétaire
Se couvraient de cendre la tête
Et de la pluie des confettis
De leur richesses de papier,
Pleurant ils se lamentaient
En voyant fumer le brasier :
« Serait-ce en ce jour les prémices
D’un retour de l’apocalypse ?
Ho ! Malheur ! Nos tours de Babel
De la nouvelle Babylone
Garante de nos réserves d’or
Anéanties en un instant !...
Pourquoi tant de haine gratuite
De mécréants nous assignant
Au déclin de l’empire romain
En nous semant ainsi la mort ?
Il nous faut détruire ces vauriens
Pour nous avoir précipités
Par cette foudroyante ellipse
Dans l’abîme de l’apocalypse ! »
La suffisance du Capitole
Maîtrise si bien sa mappemonde !
A t’elle eu jamais conscience
Qu’à trop souffler un vent de guerre
Depuis des siècles sur le tiers-monde
En suçant le sang de son sol
Dans une appétence d’ogresse,
Et l’assoiffer dans la famine et la misère,
Qu’un jour d’opportune faiblesse
Une révolte de ses mendiants
Par un retour des islamistes
Soufflerait le vent de l’apocalypse ?
Avant que la nuit n’éclipse
Tout espoir d’un lendemain
Si les hommes en avaient conscience
Artisans de leur propre enfer
Encore mieux que de leur science
Ils se reconnaîtraient pour frères
Et sauraient changer la donne
En renonçant à faire l’aumône,
Portant corbeille de fruits
Et rameau de paix dans leurs mains
Pour consacrer leurs prémices
A la naissance du genre humain.