BienvenueLe poème du samediLe 02 février 2019Suzy, s'il me fallait revivre
S'il nous fallait revivre
Roger-André Halique Le 02 février 2019Femmes souvenez-vous !
Quand vous irez moisir parmi nos ossements Le 24 février 2018La femme fleur
Le sexe n’est pas honteux ! ***
Tu es la vague, tu es le flux,
Tu es la ruche, tu es le miel,
Tu es la rose, tu es la perle,
Tu es l'arbre, tu es la pomme,
Tu es mon jour, tu es ma nuit,
Tu es mon orchidée
Tu es le pistil de mon pollen
Tu es le souffre, tu es le feu,
Tu es l’unique fleur Le 14 février 2018Le baiser de Rodin
Tous les amants voudraient qu’on dise La poésie, Art(bre) vivant« Le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas » affirma André Malraux Déjà il nous mettait en garde contre le risque de l'appauvrissement de l'esprit. Reprenant ses propos Robert Kemp dans « Les Nouvelles Littéraires » en 1958 écrivait : « Imaginez à l'heure où nous sommes la race humaine sans poètes, sans conteurs et sans apôtres. On aurait beau rouvrir les boucheries nous ne vivrions plus longtemps » Jacques Taurand pose une question pertinente dans un de ses récents écrits: « Est-il encore temps d'atteler un poème
De tendre l'oreille à ce galop d'étoiles ? » Amère réflexion pessimiste mais non sans raison ! Pour être un siècle de Vie, le 21ème siècle se devra d’être humaniste, car s’il devait perdre sa Poésie et ses rêves le genre humain privé alors d’espérance, serait livré à la barbarie et n’y survivrait pas. « La poésie est un ART(BRE) VIVANT »
Prenons garde que cet arbre ne meurt à trop flatter et trop privilégier un langage hermétique. Charles LE QUINTREC dans son ANTHOLOGIE DE LA POESIE BRETONNE parue en 1980 exprime son amertume dans une virulente diatribe à l’encontre de certains poètes qui prônent l’obscurité sous prétexte d’originalité : « La sécheresse fait des ravages et pas seulement dans le Sahel…Jamais, les anthologies le prouvent, nous n’avons recensés tant de poètes , jamais l’œuvre n’a été à ce point absente .. » ajoutant : « …Je pourrais donner cent, mille exemples ; je pourrais citer ici des textes qui ne se peuvent lire par aucun bout et qui n’ont de nom dans aucune langue…Comment s’étonner par la qualité d’un tel charabia de la désaffection du public pour un art littéraire qui hier encore passait pour un art de vivre ? »
Bernard-Henri LEVY n’essaye-t-il pas d’expliquer en août 2001 dans LE POINT : « L’obscurité d’un grand penseur ou d’un écrivain n’est après tout qu’une façon de protéger son texte…Vertu de l’obscurité!!...Danger de la grande clarté …selon Lacan !! » Nous dit-il sérieusement… De quoi rire. Assurément MOLIERE n’est pas mort ! Billevesées d'un snobisme littéraire à l'égal des « Incoyables » du Directoire. Il faut s'en faire une raison. Il en est ainsi de toutes les époques. Et cela passe… comme les modes. Triste constat d’une Poésie Française défaillante. La Poésie ne se vend plus ou si peu. Ses quelques courageux éditeurs en savent quelque chose. A vouloir dérouter le lecteur, que ces « poètes » ne s’étonnent pas de les voir changer de chemin. « De même que le théâtre est fait pour être joué,
La poésie est faite pour être dite...» affirmait Raymond Queneau Mais à quoi servirait de DIRE si cette nécessité n’avait pour corollaire la condition d’être ENTENDUE. Quand le poète se dévoile dans une démarche impudique en donnant son âme en pâture, il aide celui qui l’entend à se mieux reconnaître en partageant ses émotions, ses sentiments, ses incertitudes et ses angoisses. Mais pour que cette transfusion poétique s’opère faut-il encore que créateur se pose sur la même longueur d’onde que son lecteur en un langage qui lui soit compréhensible. Sans cette résonance cette soi-disant poésie à usage de pseudo intellectuels abscons et nombrilistes est lettre morte avant même d’avoir vécu condamnée à disparaître sous les poussières du temps. « Le poète est celui qui inspire
Bien plus que celui qui est inspiré » signait Paul Eluard en 1930 à la fin d'un texte en prose situé au début de « Ralentir Travaux », ouvrage écrit en collaboration avec André Breton et René Char. Il l'explicite dans « L'Evidence Poétique » en 1937 : « Les poèmes ont toujours de grandes marges blanches, de grandes marges de silence où la mémoire ardente se consume pour recréer un délire sans passé. Leur principale qualité est non pas d'invoquer, mais d'inspirer. Tant de poèmes d'amour sans objet réuniront un beau jour des amants. On rêve sur un poème comme on rêve sur un être. La compréhension comme le désir, comme la haine, est faite de rapports entre la chose à comprendre et les autres, comprises ou incomprises. »
Comme le montre ce commentaire, cette formule se rattache à l'idée que le lecteur doit participer à la création de l'œuvre. Le poème par son ouverture, son langage elliptique, se propose à l'imagination active de celui-ci qui le transfigurera au moule de sa propre sensibilité. Certes il a raison ! Mais faut-il encore que le poème accroche la sensibilité de son lecteur et ne tombe pas dans un galimatias incompréhensible comparable à de la mauvaise peinture jetée en vrac sur une toile. « On ne fait pas une bonne cuisine en mélangeant n’importe quoi. » La parole de l’auteur doit être sincère et vraie sinon elle n’est que fumisterie. L’émotion poétique doit être ressentie par le créateur pour passer dans l'œuvre et réapparaître ensuite dans l'âme du lecteur. Mais, pour que la transfusion s'opère cela suppose aussi que le créateur ait cette énergie mystérieuse, cette fulgurance luminescente qui caractérise la grande Poésie. La simplicité est un Art plus difficile qu'il n'y paraît. Il ne permet pas de tricher. J'en veux pour exemple le poème égyptien gravé en hiéroglyphes il y a 2300 ans avant Jésus Christ : « Ton Amour est dans ma chair
Comme un brin d'herbe dans le vent » Il ne sort pas d'une sémantique obscure mais est d'une simplicité lumineuse, un langage universel qui va droit au cœur. Et ce n'est pas un hasard si les poèmes de Rutebeuf et de Ronsard ont traversé les siècles gardant leur fraîcheur et leur pouvoir d'émotion. Certes ! La poésie est diverse. Cette diversité est vitale à son épanouissement. Mais elle ne peut se satisfaire des gnostiques qui prônent l'Art pour l'Art et qui révèrent l'obscurité en l'accablant d'œuvres hermétiques au risque de la saborder. « Nous pouvons goûter Mallarmé, son laurier comme celui de Baudelaire ne nous paraît-il pas plus précieux, plus enviable que toute la gloire de Victor Hugo. Et c'est pourtant Hugo qui demeure notre plus grand poète » constatait François Mauriac. C'est parce qu'il parlait aux hommes le langage du cœur. Les poètes ne doivent pas se renfermer dans leurs chapelles en oubliant leurs lecteurs. La Poésie se doit de rester vivante. En sachant SE DIRE et SE FAIRE ENTENDRE. En cet ère révolutionnaire de la Pensée qui tend à la déshumanisation de la société alors que la remise en question de la définition de Dieu bouleverse les esprits (comme ce le fut à la fin du 5ème siècle au moment de l'effondrement de l'Empire romain quand les fidèles du Panthéisme allaient se détourner de leurs dieux pour embrasser la nouvelle religion venue de Palestine) l'homme a plus que jamais besoin de Poésie, de capter cette résonance pour partager avec le poète l'exploration des profondeurs de l’âme, pour ne pas s'égarer dans un monde « sans repère ». Ce n'est pas blasphémer que de dire que ce sont des poètes qui ont »inventé» Dieu (du latin « inventus» : trouver). Les dieux de l'Olympe ne sont-ils pas œuvres poétiques ? Akhenaton et à sa suite Moïse, David, Jésus et Mahomet , Bouddha lui-même ont été en leur temps des poètes inspirés et visionnaires. Le poète est pour l'homme une lumière qui ne saurait lui apporter la Connaissance pas plus que la Vérité mais un fanal d’espérance qui lui jalonne son chemin à travers le néant en vue d’accoster un dernier port dont il ne sait rien. « Quand la mythologie s'effondre c'est dans la Poésie que trouve refuge le Divin… » disait Saint John Perse lors de son allocution au banquet du prix Nobel de 1960, et mettant en équivalence la science et la Poésie il ajoutait : « … Quand on mesure le drame de la science moderne découvrant jusque dans l'absolu mathématique ses limites rationnelles, n'est-on pas en droit de tenir l'instrument poétique pour aussi légitime que l'instrument logique ? Au vrai, toute création de l'esprit est d'abord »poétique» au sens propre du mot, et dans l'équivalence des formes sensibles et spirituelles, une même fonction s'exerce, initialement, pour l'entreprise du savant et pour celle du poète… Et la grande aventure poétique ne le cède en rien aux ouvertures dramatiques de la science moderne. »
La Poésie est un ART DE VIE, et avec la philosophie un ART DE PENSER. « Je pense donc je suis »
disait Descartes. L'homme glisse vers sa mort dès qu'il cesse de penser. Mais si le livre et la poésie sont depuis Gutenberg les principaux véhicules de la pensée, ne risquent-ils pas d'être insensiblement mis à l'écart par l'audiovisuel, où cinéma, télévision, vidéo et Internet sont autant d'incitations à la paresse intellectuelle ? Quand l'élite va volontiers au devant de l'effort pour approfondir toute réflexion, la plupart des hommes dans la banalité de leurs sentiments et de leur curiosité intellectuelle s'abandonnent à la facilité. Le niveau culturel de la télévision attentive aux résultats de son audimat en est une démonstration affligeante. Ainsi, il est essentiel et vital pour l'humanité que la Poésie continue d'exister. C'est aux poètes eux-mêmes qu'incombe la charge de sa pérennité et de s'en donner les moyens en défendant leur ART. Roger-André Halique |
Un étrange étranger...Vous êtes le 49125 -ième visiteur !
Roger-André HALIQUE Roger-André HALIQUE né à Rennes en 1938 a passé son enfance en Brocéliande. Elève de René Simon de 1959 à 1961, il fut comédien à Paris de 1961 à 1965. Contraint de se retirer à Saint-Brieuc pour raisons familiales, il exerce pendant 30 ans la profession d'agent d'affaires. En 1971, il publie son premier recueil de poèmes L'Etrange étranger aux éditions de l'Athanor (Paris), puis un second en 1989 L'Instant éternel à «Le méridien éditeur» (Paris). Parallèlement peintre et sculpteur sous la signature de Halic, il expose à la Biennale des Beaux Arts au Grand Palais (février 1991), à la galerie Médiart à Beaubourg (septembre-octobre 1993) ainsi qu'en Bretagne (Rennes, Vannes, Quiberon, Binic et Saint-Brieuc). Enfin en 2002 , retiré d'une profession sclérosante, il peut enfin se consacrer totalement à ses aspirations les plus profondes.
* Grand Prix de prose poétique au Concours International 2001 Introduction...
CHARLES LE QUINTREC Né en 1926 à Plescop dans le Morbihan il est le grand romancier de la Bretagne, poète, essayiste et critique littéraire. Son œuvre incontournable mainte fois récompensée écrite dans une langue dont la richesse est en soi un vrai trésor patrimonial s’est faite témoin de notre siècle aussi bien en relatant la vie d’un enfant de la terre dans ce qu’elle eut de plus humble et de plus merveilleux, passant à celle d’un jeune écrivain dans le Paris de l'après guerre, autant qu’en restituant l’âme de la Bretagne dans son quotidien de foi et de pauvreté le plus âpre mais aussi le plus enchanté de sa paysannerie du temps de paix et de la guerre, la magie des paysages et la poésie de sa terre natale. « C'était en juillet 2003, à Baden, chez Anne et Patrice. Il y avait là deux douzaines de poètes et, parmi eux, Roger-André Halique.
Précoces les muguets grelottaient au soleil D'autres poèmes qu'il vient de réunir sous le titre « Le cri du sel » sont d'un homme qui aurait vécu plusieurs
existences et qui aurait traversé maints déserts pour nous en offrir les oueds et les palmes plus que les ergs et les dunes. Il faut lire « Un matin à Fayoum »... On y retrouve le goût, le parfum
des Orientales célébrées par le jeune Hugo. Charles Le Quintrec, le 28 juillet 2003
Ce Vendredi 14 novembre 2008 OeuvresMédiasLiensRechercheCommentaires (209)
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