Un vent de liberté
Au parfum de Jasmin
Avait en ce matin
Réveillé le désert.
M’hammed Bouazizi
Au seuil de sa mosquée
Venait de s’immoler
A l’heur’ de la prière,
Par le feu dénonçant
Son maître haïssable
D’avoir vampirisé
Des familles entières.
Avant ils étaient libres
Sur l’océan des sables
Eternels navigants
Au dos des dromadaires…
M’hammed fut le premier
Suivi par vingt et cent
Qui devinrent des milliers
Le coeur en bandoulière.
En invoquant leur dieu
Au chant du muezzin
Pour vaincre leur tyran
Ils n’avaient que des pierres.
S’il faut pour se grandir
Renaître sarrasin
Qu’importe le martyre
En mourant l’âme fière !
Le sang de vos garçons
N’a pas coulé en vain
Femmes séchez vos larmes
Ils ont brisé leurs fers !
Ils seront le levain
D’un meilleur avenir
Aux enfants de demain
Et plus libres qu’hier !
Un espoir s’est levé
Au parfum de jasmin
Chevauchant sa victoire
Dans le vent du désert.
Directeur du Centre culturel Francis Bebey
Poète et critique littéraire
Yaoundé(Cameroun)