Le testament
La Mort m’a demandé de préparer son jour
Ainsi qu’à sa maîtresse on s’apprête à l’amour.
Jamais soleil ne luira mieux qu’en ce matin.
Le caveau est blanchi, le marbre repassé,
J’ai refait la toiture et repeint le jardin,
Mon journal est plié, mes lunettes posées,
Dorénavant ma montre appartient au prochain.
Ma belle peut venir. Je l’attends pour demain !
Je t’ai donné la vie en te laissant la mort
Ne m’en dis pas Merci ! Car j’en ai du remords.
C’est un archange noir, corrompu et brutal
Qu’il te faudra gagner à ton heure glacée,
Quand fermant sur ton corps ses ailes sépulcrales
Il le fasse en douceur et sans trop te blesser.
Dieu veuille en cet instant, qu’ayant gardé ta place
Je te tende la main sur la rive d’en face !
Voila qui nourrit le desir , et le toucher ! et ne fait pas de la mort une frontiere mortelle !