« Bouquet à la nouveau née »
Enfant privilégiée
Au corps couvert d’écume
Un jour...
Ton printemps achevé
Inébriante orchidée
Tu t’ouvriras à la sacramentelle impatience.
Chasse nue
Offerte à l’adoration des mains,
Fille si riche de parfums,
Amante bafouée,
Epouse désertée,
Mais toujours
Femme virginifiée
Par l’impureté de l’homme.
Bulle nourrie de la semence du roseau
Exténuée par des amours trop brèves
Tu livreras enfin
Dans une générosité d’algues placentaires
Ton double émerveillé
Qui
Son âge venu,
Te relaiera
En cette étape de ta migration
Avant qu’à la fin des saisons
Tu ne reprennes
Solitaire
Ton vol au-delà du Léthé
Vers des rivages testamentaires.