Camarade Jean ferrat le trouvère
Ce samedi 13 mars de l’an deux mille dix
A quitté notre terre
Suivant un arc en ciel
Par-dessus la montagne
En ces derniers jours de l’hiver
Avant que naisse le printemps
Loin du servage et de la guerre
Il est monté au firmament
Emportant ses poèmes au vent
Avec ses rêves de jadis
Vers son royaume du futur... !
***
Serait une épitaphe à graver sur sa pierre
Si jean n’avait passé la porte de Saint Pierre
Avec impertinence comme il le fit hier,
Comme le troubadour…Rentre dans un palais
Pour y chanter l’amour... Et jouer aux osselets…
Serait une épitaphe à graver sur sa pierre
Mourir en paix sans oraison
Mourir à n’en savoir que dire
Partir de nuit sans horizon
En ne connaissant de raison
Que par le sens du martyr
Mourir en paix sans oraison
Camarade... Camarade !
Ils étaient tous là... Autour de Jean Ferrat
Ceux qui croyaient en dieu, ceux qui n’y croyaient pas
Paysans, roturiers de la classe ouvrière
Camarades d’aujourd’hui et poètes d’hier
Les morts et les vivants venus le mettre en bière
Ils étaient tous là... Autour de Jean Ferrat
A nos cœurs battant la chamade
Il nous chantait si bien la France
Dès lors maintenant Camarades
En laissant ses amis en rade
D’un pied de nez à la camarde
Il a tiré sa révérence
Camarades... Camarades !
Ils étaient tous là, larme à l’œil en chansons…
Sur des paroles de Hugo et de Villon
Frederico Garcia Lorca et Aragon
Venus lui rendre hommage, pour qu’il ne soit pas seul…
A son dernier voyage... Réchauffant son linceul
Ils étaient tous là, larme à l’œil en chansons…
La mort ne vient qu’avec l’oubli
Tu resteras vivant tu sais
La vie, la mort, le jour, la nuit,
Soleil et ombre, même circuit
Jean Ferrat à présent tu sais !...
Tu es lumière dans notre vie
Camarade... Camarade !
Depuis la scène du soleil poème au vent
Sans aube et sans crépuscule, sans le néant
Mais réunis comme à Pleyel toujours vivants
Jacques Brel, Brassens, Léo ferré et Barbara
En choeur à la guitare entourant Jean Ferrat
Tous chantent avec lui : « Que c’est beau, c’est beau la vie !
Oui c’est beau... C’est beau la vie !... »