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Le 08 mai 2010

Les marches de granit

Le camp de Mauthausen a été le dernier camp de concentration libéré par les forces américaines du général Omar Bradley le 5 mai 1945.

***

L’humanité fait face aux marches de la haine !
Les cent quatre vingt six, d'où de l'enfer profond
Jusqu'au plus haut du ciel aucun dieu ne répond
Les marches de Mauthausen.

Aux accents d'opéra, dantesque mise en scène,
Pendant qu'à l'appelplatz l'orchestre joue Wagner
D'hallucinés zombies remontent au concert
Sur les marches de Mauthausen.

La tête pantelante et soumise à l'amen,
Ténébreux margotins que la faim racornit,
Ils portent sur le dos leur trépas de granit
Sur les marches de Mauthausen.

Au rythme cadencé des sabots de la haine
Qui chaussés du supplice exaspèrent la chair
Les reins se plient aux coups du brutal Matoucher
Sur les marches de Mauthausen.

La Mort double sa chance en tablant sur deux N
Humains de toute race et de noble vertu,
Espagnols, juifs, hongrois, tant de vies que l'on tue
Sur les marches de Mauthausen.

Et quand sa croix de bois chauffe le crématoire
Une botte nazie écrase sa mâchoire.
Ainsi l'homme n'a droit qu’à une fin obscène
Sur les marches de Mauthausen.

Du haut de la carrière une folie soudaine,
Devant des yeux vaincus par la fièvre et la peur,
A poussé dans le vide une vie qui se meurt
Sur les marches de Mauthausen.

Des molosses rageurs se mêlent à la scène
Eventrant la charogne avant que la ramasse
La charrette du soir des trépassés qui passe
Sur les marches de Mauthausen.

Macchabées incestueux empilés par douzaine,
Tas de membres flottants et qui sentent le pus,
Ils se sont libérés et ne passeront plus
Sur les marches de Mauthausen.

Et pendant que le feu sur leur chair se déchaîne
Un sépulcral encens monte du crématoire
Et chasse le soleil de la campagne noire
Sur les marches de Mauthausen.

O vent superbe et libre emporte dans ta plaine
La cendre des martyrs et leur rêve invaincu,
Puis rapporte aux échos tout ce qu'ils ont vécu
Sur les marches de Mauthausen.

Le venin du démon circule dans nos veines
Pour un matin germer d'un monstre grimaçant,
Tel sur l'étoile jaune un champignon de sang
Sur les marches de Mauthausen.

Notre malheur se livre aux feux de la Géhenne,
Devant la cruauté nos consciences sont lâches
Et tous les pieux discours n’effacent pas nos taches
Sur les marches de Mauthausen.

Si sur les marches, morts, ils ont vaincu la haine
Sa trace sous les pas du temps va s'émousser
Et l'insidieux poison peut toujours repousser
Sur les marches de Mauthausen.

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