Les poupées noires
Mes poupées noires hors de ma tête
Dansent le swing… sur mon lit
Tous mes soirs de mélancolie
Et mes nuits blanches de défaites.
« Jazz... l’ennui
Jazz l’oubli... Jazz la nuit…
Jazz la vie...
Jazz... La mélancolie !... »
En Nouvelle-Orléans
Au son triste du jazz
Amères de négritude
Elles sont ces effeuillées
Que les regards dénudent….
Friandes poupées noires
Dans" le Quartier français "
Toutes nues écorchées
Par les mâchoires serrées
Des maisons offensées.
« Jazz... l’ennui
Jazz l’oubli... Jazz la nuit !... »
Sabines vivandières
Des milieux interlopes
En fourreau écarlate,
Mûres pour l'invitation,
La poitrine en attaque,
Hanches en attraction,
Elles traînent en bandoulière
Un cœur de cotillons
Que le vent des passions
Retrousse au coin des portes...
« Jazz... l’ennui
Jazz l’oubli... Jazz la nuit !... »
Frêles sur leur trottoir
Bradant contre une thune
Un petit brin d'espoir
Fleuri entre un corset
Et un rayon de lune
Elles poussent dans leurs carrées
Les hommes repoussés
Par un amour perdu.
Hélas ! Je le sais
Pénélope n’est plus !...
« Jazz... l’ennui
Jazz l’oubli... Jazz la nuit !... »
Joachim du Bellay
Pouvait rendre raison
Aux voyages qu'on fait
Par delà l'horizon.
Douceurs auréolées
Par vos lanternes rouges
Offrant aux esseulés
Vos ivresses de bouges
Je rêve, pour le coup
Vivre au milieu de vous !...
« Jazz... l’ennui
Jazz l’oubli... Jazz la nuit...
Jazz la vie...
Jazz... La mélancolie !... »