L'ange fatal
Dans un sourire d'ange au masque de velours
En jouant au ludion avec l'âme de l'homme
Elle a rongé mon cœur comme un ver une pomme
A la branche effeuillée du pommier des amours
Je l'adorai autant qu'on adore le jour
Contre un dernier baiser au jour de ma défaite
Sur un plateau d'argent je lui offris ma tête
Pour en faire un lampion au repos d'un vautour
Elle m'a condamné à me damner moi-même
D'avoir renié pour elle une épouse qui m'aime
Et quitté mon passé sans chemin de retour
Elle fut ma déesse et fut aussi ma muse
Je l'aime et je la hais ce dont elle s'amuse
Se riant de la Mort autant que de l'Amour.