Quand Ys valse le soir
D’après le tableau de Jean Pierre Le Bras
Sous la lune d’argent suspendue en sautoir,
Quand le vent du suroît gonfle les brigantines,
Montés des profondeurs des airs de mandolines
Agitent l’océan quand Ys valse le soir.
Un phare identifie les vagues dans le noir
Pirouettant, affolées comme des crinolines
Entraînées dans un bal de charmantes ondines
Qui sacre leurs ébats devant un ostensoir.
La mer rime la danse en des stances splendides
Et roule son tapis d’émeraudes liquides
Croulant sur des coussins aux dentelles d’écume.
Jusqu’à la fin du bal : Mirage cristallin
Dans un halo salé qui se dilue et fume
Et lentement se meurt sur le sable d’or fin.